Le week end dernier, j’étais aux Pays Bas à un symposium international sur les médecines psychédéliques. (organisé par Eurotas Global Transpersonal Network) 

La journée d’ateliers/ conférences était suivie d’une journée de cérémonie du cacao ainsi qu’une cérémonie (légale) avec champignons à psilocybine.

Cette expérience a été une plongée dans cette ancienne médecine et il faudrait plusieurs pages pour tenter de traduire en mots l’expérience qui m’a été donnée à vivre.

Les cérémonies ont été conduites par un guérisseur mexicain, Don Santiago Ortela. Il était accompagné par d’autres curanderos, et au cours de ses interventions, il a insisté sur un point crucial concernant l’utilisation de champignons à psilocybine.

D’après lui, selon la façon dont nous les utilisons, respectons, considérons, les champignons peuvent soit nous faire vivre des hallucinations, soit une expérience thérapeutique transformatrice.

Pour les mexicains, ces champignons sont los ninos, « les enfants ». Si nous les traitons comme des objets, ils vont nous « punir » en nous donnant des hallucinations. C’est à dire des projections de notre mental, des images vaines et farfelues, sans queue ni tête, qui n’ont aucune fonction transformatrice.

Par contre, si nous nous adressons à eux comme des sujets, et que nous leur demandons la permission d’entrer dans leur univers, alors ils nous montreront ce dont nous avons besoin au plus profond de nous.

Santiago nous a partagé une façon d’aborder le voyage ; c’était de comprendre que l’esprit des champignons, des enfants, pouvait fusionner avec le notre, et que de cette façon nous pouvions voyager avec eux. Mais pour qu’une telle alliance se fasse, il était primordial de leur demander la permission.

Et c’est ainsi qu’au seuil de ce voyage mené par Santiago y los ninos, il m’a aussi été demandé la permission de me montrer (ce que je n’avais pas encore vu). Une voix est apparue : Est ce que tu veux vraiment voir ? Ce a quoi j’ai répondu « oui ». Et cette fois, la médecine est allée jusqu’aux racines les plus lointaines, par un processus bien plus puissant et structuré que ce que j’avais l’habitude de vivre. 

Instinctivement, je considérais déjà les champignons comme des individus et non comme des objets mais je n’avais jamais encore pensé à leur demander directement la permission de les croquer et de m’allier à eux. 

Les consentements mutuels permettent d’aller bien plus loin.