C’est une théorie, un conte, une innovation, un voyage, celui des champignons-médecine, univers qui s’ouvre comme un cycle de régénération.

Ça commence par la « médecine des souches » , les polypores (ganodermes, tramètes…) à consommer régulièrement sur plusieurs mois. Ils mangent et digèrent les déchets de l’organisme. Ils transmutent, absorbent, recyclent. Leur chimie, savante technologie de la nature puisée dans la forêt, régule les système nerveux et immunitaires en apportant des nutriments inédits.

Ils réparent l’intestin poreux, le microbiote, rééquilibrent les neurotransmetteurs.

Chamaniquement, ils sont reliés aux ancêtres, dont ils sont la manifestation. La médecine des « souches» c’est aussi boire à la source des ancêtres, dont ils sont les fruits.

Les consommer fait vivre plus longtemps, c’est ce qui a été découvert en Asie.

Mais surtout ils rééquilibrent le « terrain ». C’est intéressant de voir que ce le rôle qu’ils jouent pour la communauté forestière est valable aussi pour nous, les humains, si l’on veut bien s’ouvrir à eux.

Une fois le terrain est rééquilibré, faire un soin, un voyage avec les truffes à psilocybine est d’autant plus efficace. Sur un terrain assaini, la graine de la conscience élargie répare, ramifie, prolonge, reconnecte l’ensemble aisément.

La « médecine des petits chemins » comme je l’ai surnommée, ouvre une multitude de connexions qui déjouent les habitudes des pensées autoroutières. Le système assoupli, défragmenté, les croyances éclairées par le point de vue des « truffes » est salvateur pour tout esprit fixe, obtus ou contrer la rigidité qui s’installe avec l’âge !

Cette souplesse se retrouve aussi dans le corps, qui suit le mouvement des neurotransmetteurs abreuvés de sérotonine. Une deuxième digestion se fait : traumas, addictions, stress… Hop, encore un coup de balai !

Alors à la fin, quand tu as emprunté ces sentiers étroits et assouplis, tu es prêt.e à rencontrer l’amanite tue-mouches, « la grande guérisseuse ». Tu es assez déconditionné pour oser t’y frotter. A ce stade le microdosage suffit, et il n’y a pas d’effets négatifs.

Avec elle, c’est la fin du cycle. La cerise sur un gâteau bien architecturé, qui tient droit. L’axe est retrouvé. L’Amanite, champignon maîtresse, peut alors modifier en profondeur ce qui doit l’être à ses yeux. Elle vient t’apprendre à retourner chez toi, dans ta « maison », et profiter de ta vie d’humain. Le système nerveux, ressourcé en GABA, retrouve sa pleine santé. Le cerveau se relaxe, fonctionne mieux.

Elle te mets face à la fin de la quête, avec toute sa chaleur, son soleil dans l’hiver.

Le bon sens des champignons, dans le relais parfait de leur synergie, rétablit ta chimie, ton corps, ton esprit, et dans un véhicule bien huilé, l’antenne de ton cerveau capte d’autant mieux, non pas qu’il y aurait un ailleurs plus intéressant qu’ici, ou qu’il faudrait encore s’améliorer, nous pauvres humains, à viser une réalité spirituelle supérieure.

Non, l’amanite te rappelle simplement qu’avec des sens affutés, le corps et la conscience humaine ne font qu’un, et qu’ainsi réunis on peut vivre des aventures dans la banalité la plus plate. Apprécier les choses simples du quotidien. S’émerveiller avec rien, mais aussi vivre la vie comme un voyage, et tenter des trucs !